Alors que les populations urbaines d’Afrique de l’Ouest ne cessent d’augmenter, la demande en viande ovine de bonne qualité s’accroît également. Face à cette situation, la pratique de l’embouche ovine se développe dans la sous-région, offrant de nouvelles opportunités aux éleveurs.
L’embouche ovine, qui consiste à préparer et engraisser des moutons en vue de leur vente, présente en effet de nombreux avantages. Elle permet d’augmenter la production de viande tout en régularisant le marché, tout en créant des emplois et en sécurisant les revenus des acteurs de la filière. Autre bénéfice, l’embouche contribue à une meilleure exploitation du troupeau et à la diminution de la pression sur les parcours naturels.
Différentes techniques d’embouche sont ainsi pratiquées en Afrique de l’Ouest, adaptées aux contextes locaux. L' »embouche intensive » en stabulation, avec une alimentation riche en fourrages et concentrés, côtoie ainsi l' »embouche semi-intensive » reposant sur l’exploitation des pâturages naturels complétée par une supplémentation irrégulière. Quant à l' »embouche paysanne », elle valorise les résidus de culture et autres sous-produits disponibles au niveau des exploitations.
« L’embouche ovine répond à un réel besoin, notamment dans les zones urbaines où la demande est particulièrement forte, surtout lors des fêtes religieuses », souligne Mamadou Sangaré, spécialiste de la production animale. « C’est une activité en pleine expansion qui offre de belles perspectives pour les éleveurs qui sauront s’y investir. »
Ainsi, des jeunes moutons âgés de 3 à 24 mois, majoritairement des mâles, sont engraissés pendant des durées variant de 6 mois à plus d’un an selon les techniques utilisées. Un véritable secteur se structure progressivement, avec la spécialisation de certains acteurs, au bénéfice des consommateurs citadins en quête de viande de qualité.